voir. Les recherches durèrent longtemps ; les chasseurs comprenaient de quelle importance était pour eux de retrouver le fugitif ; mais, malgré toute leur adresse, ils ne purent rien découvrir.
Bon-Affût, don Mariano et don Miguel étaient depuis quelques instants de retour auprès du foyer ; ils se communiquaient, d’un air découragé, le mauvais résultat de leur poursuite, lorsque tout à coup une lueur éblouissante sillonna la forêt et un coup de feu se fit entendre, suivi presque immédiatement d’un second.
— Courons, cria Bon-Affût, l’Aigle-Volant a dépisté la vermine ; jamais si bon limier n’a été en quête d’une proie.
Les trois hommes s’élancèrent au pas de course dans la direction des détonations qu’ils avaient entendues. En approchant, ils reconnurent qu’une lutte acharnée avait lieu ; le cri de guerre des Comanches, poussé d’une voix retentissante par l’Aigle-Volant, ne leur laissa pas le moindre doute à cet égard. Enfin, ils débouchèrent, en courant, sur le théâtre de l’action.
L’Aigle-Volant, le pied posé sur la poitrine d’un homme renversé devant lui, et qui se tordait comme un serpent pour échapper à l’étreinte qui le brisait, avait le dos appuyé contre un chêne noir, et le tomahawk à la main, il se défendait comme un lion contre cinq ou six Indiens qui l’attaquaient à la fois.
Les trois blancs saisirent leurs rifles par le canon et, s’en servant comme de massues, se précipitèrent dans la mêlée avec un cri de défi terrible.
L’effet de cette diversion fut instantané. Les Peaux-Rouges se dispersèrent dans toutes les directions et s’enfuirent comme une légion de fantômes.
— Sus ! sus ! hurla don Miguel en s’élançant en avant.
— Arrêtez ! lui cria Bon-Affût en le retenant par le bras,