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L’ÉCLAIREUR.

Bon-Affût se trouvait en rapport était le même qui avait reçu Addick et dont la femme avait été choisie par le grand-prêtre pour lui servir d’interprète auprès des jeunes filles ; il est vrai que ces deux circonstances étaient complètement ignorées du chasseur.

— Mon frère est un grand chef, répondit-il aux paroles de l’Indien.

Celui-ci s’inclina avec une modestie superbe en recevant cette flatteuse qualification.

— Je suis un fils de la sainte tribu à qui est confiée la garde du temple, dit-il.

— Que le Wacondah bénisse la race de mon frère.

Le chef était complètement sous le charme : les compliments du chasseur l’avaient enivré.

— Que mon frère Deux-Lapins me suive ; nous allons rejoindre ses amis qui nous attendent, puis nous nous rendrons dans mon calli, qui sera le sien pendant tout le temps de son séjour à Quiepaa-Tani.

Bon-Affût s’inclina respectueusement.

— Je ne suis pas digne de secouer la poussière de mes mocksens sur le seuil de sa porte.

— Le Wacondah bénit ceux qui pratiquent l’hospitalité ; mon frère Deux-Lapins est l’hôte d’un chef ; qu’il me suive donc.

— Je suivrai mon frère, puisque telle est sa volonté.

Et, sans plus de résistance, il se mit à marcher derrière le vieux chef, charmé au fond du cœur de s’être si bien tiré de cette première épreuve. Ainsi que nous l’avons dit, l’Aigle-Volant et l’Églantine étaient arrêtés à quelques pas dans l’intérieur, ils les eurent bientôt rejoints.

Tous les quatre, sans prononcer une parole, se dirigèrent vers la maison habitée par le chef et qui se trouvait située à l’autre extrémité de la ville.

Ce long trajet permit au chasseur de jeter un regard sur