pour nous que vous ne fussiez pas aussi longtemps demeuré éloigné de nous.
— Souvent, bien souvent, j’ai eu le désir de venir ; mais toujours la fatalité m’en a empêché.
— Oui, cela doit être ainsi ; sans cela nous vous aurions vu ; bien des choses qui se sont passées n’auraient pas eu lieu.
— Que voulez-vous dire ?
— Ce serait trop long à vous expliquer, le temps me manque en ce moment pour le faire ; il faut que je me rende au conseil où je suis attendu ; qu’il vous suffise de savoir que depuis quelque temps un mauvais génie a souillé un esprit de discorde parmi les sachems du grand conseil ; deux hommes sont parvenus à faire prévaloir une influence funeste sur ses délibérations et à imposer leurs idées et leurs volontés à tous les chefs.
— Et ces hommes, qui sont-ils ?
— Vous ne les connaissez que trop.
— Mais encore quels sont leurs noms ?
— Le Loup-Rouge et Addick.
— Ooah ! fit l’Aigle-Volant ; prenez-y garde, l’ambition de ces hommes peut, si vous n’y faites pas attention, amener de grands malheurs sur vos têtes.
— Je le sais ; mais puis-je m’y opposer ? Seul suis-je assez fort pour combattre leur influence et faire rejeter les propositions qu’ils imposent au conseil ?
— C’est vrai, répondit le Comanche avec un ton rêveur ; mais comment empêcher ?…
— Il y aurait peut-être un moyen, fit Atoyac d’un ton insinuant après un léger silence.
— Lequel ?
— Il est bien simple : vous êtes un des premiers et des plus renommés sachems de votre nation.
— Eh bien ?