bablement pour lui-même, car cette action, toute juste qu’elle était, ne serait pas demeurée impunie ; il parvînt à se contenir.
— Voyons, reprit-il au bout d’un instant, mon père est bon, il ne voudrait pas me réduire au désespoir : n’y aurait-il pas un moyen de lever cette difficulté en apparence insurmontable ?
Le prêtre sembla hésiter. Addick le dévorait du regard en attendant sa réponse.
— Oui, reprit-il au bout d’un instant, il y a peut-être un moyen.
— Lequel ? s’écria le jeune homme avec joie ; que mon père parle.
— Ce serait, répondit le vieillard en pesant sur les mots et comme à contre-cœur, ce serait d’obtenir du grand conseil une autorisation de les reprendre dans le palais.
— Ooah ! je n’y avais pas songé. En effet, le grand conseil peut autoriser cela ; je remercie mon père. Oh ! j’obtiendrai cette permission.
— Je le désire, répondit le prêtre d’un ton qui donna fort à penser au jeune homme.
— Est-ce que mon père suppose que le grand conseil voudrait me faire l’affront de me refuser une grâce aussi mince ? lui demanda-t-il.
— Je ne suppose rien, mon fils. Le Wacondah tient dans sa main droite le cœur des chefs, lui seul peut les disposer en votre faveur.
— Mon père a raison. Je me rends immédiatement au conseil, il doit être réuni en ce moment.
— En effet, répondit l’amantzin, le premier hachesto — crieur — des puissants sachems est venu me convoquer quelques instants avant que je n’aie le plaisir de voir mon fils.
— Ainsi mon père se rend au conseil ?