— Ce caveau n’est pas assez profond, un hasard peut le faire découvrir, les cris peuvent s’entendre au dehors ; il y a deux autres caveaux comme celui-ci superposés l’un sur l’autre. Lorsque, pour une raison ou pour une autre, l’abbesse a résolu défaire disparaître une religieuse et de la retrancher à jamais du nombre des vivants, cette religieuse est descendue dans le dernier, celui qu’on nomme l’Enfer ! Là tout bruit meurt, tout sanglot reste sans écho, toute plainte est vaine. Oh ! l’inquisition faisait bien les choses, allez ! et puis il y a si peu de temps qu’elle ne règne plus au Mexique, que dans les couvents on en a conservé quelque chose : cherchez plus bas, caballero, cherchez plus bas !
Don Torribio, à ces paroles, sentit une sueur froide perler à la racine de ses cheveux ; il se croyait en proie à un cauchemar horrible. Faisant un effort suprême pour dompter l’émotion qui l’accablait, il descendit dans le caveau au moyen d’une échelle mobile appuyée contre une des parois ; plusieurs de ses compagnons le suivirent.
Après quelques recherches ils découvrirent une pierre semblable à la première. Don Torribio plongea la torche dans le gouffre.
— Vide ! s’écria-t-il avec horreur.
— Plus bas, vous dis-je ! cherchez plus bas, répéta d’une voix sombre doña Luisa, demeurée sur le bord du caveau supérieur.
— Que leur avait donc fait cette adorable créature pour la martyriser ainsi ? s’écria don Torribio au comble de la douleur.
— L’avarice et la haine sont deux terribles conseillères, répondit la jeune fille ; mais hâtez-vous, hâtez-vous ; chaque minute qui s’écoule est un siècle pour celle qui attend.
Don Torribio, en proie à une rage indicible, se mit en