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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/127

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LA FIÈVRE D’OR.

continua-t-elle, une aventure assez désagréable.

— Fort désagréable, puisque je fus à demi massacré.

— C’est vrai, je me rappelle quelque chose comme cela. Ne fûtes-vous pas secourus par un chasseur, un coureur des bois ? je ne me souviens plus au juste.

— Un noble gentilhomme, señorita, répondit don Cornelio avec feu, auquel je dois la vie.

— Ah ! fit-elle avec distraction, c’est possible. Cet homme vous secourut, vous soigna, puis vous vous êtes séparés ?

— Non pas.

— Comment ! non pas ! s’écria-t-elle avec agitation ; vous avez continué à vivre ensemble ?

— Oui.

— Toujours ?

— Oui.

— Mais maintenant ? fit-elle avec une certaine hésitation dans la voix.

— Je vous répète, señorita, que nous ne nous sommes plus quittés.

— Ainsi… il est ici ?

— Oui.

— Dans cette hôtellerie ?

— Il n’y a que la cour à traverser.

— Ah ! murmura-t-elle en laissant tomber sa tête sur sa poitrine.

— Qu’a-t-elle donc ? se demanda tout bas l’Espagnol.

Et respectant la rêverie subite dans laquelle était tombée la jeune fille, il attendit respectueusement qu’il lui plût de renouer l’entretien.