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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/183

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LA FIÈVRE D’OR.

chocolat que seuls les Espagnols savent confectionner, de quelques tortillas de maïs et d’un grand verre d’eau.

Ce repas, si c’en est un, est commun à toutes les classes de la société au Mexique.

Les convives se mirent donc à table ; doña Angela prononça le Benedicite, et le chocolat fut servi.

La conversation fut, dans le principe, complètement tenue par le général et le capitaine, et roula exclusivement sur ce qui s’était passé à l’hacienda depuis que le général n’y était allé ; puis insensiblement on arriva à la question du ganado.

— À propos, dit don Sebastian, avez-vous, capitaine, retrouvé quelques-unes des têtes que ces démons d’Apaches nous ont enlevées dans leur dernière attaque ?

— Pas une, général. Valga me Dios ! autant poursuivre le vent et la tempête que chercher à atteindre des diables rouges.

— Ainsi, nous avons perdu…

— Ma foi ! tout ce qui s’est trouvé à leur portée, c’est-à-dire environ deux mille cinq cents têtes.

— Hum ! c’est dur ; et comment avez-vous complété ?

— Je n’ai encore réussi à trouver que quinze cents têtes ; c’est même à propos de cela, si vous vous le rappelez, que vous m’aviez donné rendez-vous ici.

— Je me le rappelle parfaitement ; seulement, je ne vois pas trop, à moins d’acheter d’autres animaux, ce que nous pouvons faire.

— Dame, c’est le seul moyen que nous ayons de compléter nos troupeaux.