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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/185

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LA FIÈVRE D’OR.

— Ne pourrions-nous pas essayer d’acheter ceux-ci ?

— Ce serait une excellente affaire pour nous, quand même nous les paierions cher ; mais leurs propriétaires ne voudront pas les vendre.

— Qui sait ! je crois, au contraire, qu’ils ont l’intention de s’en défaire.

Rayo de Dios ! achetons alors.

— Oui, mais à quel prix.

— Il est certain que le bétail devient de plus en plus rare ; offrons pour chaque tête prise ici le prix qu’on la paierait à San-Francisco.

— Hum ! à combien est le marché là-bas.

— Dix-huit piastres, environ.

— Oh ! oh ! c’est-à-dire pour six cents têtes

— Dix mille huit cent piastres ; mettons dix mille.

— C’est cher !

— Dame ! que voulez-vous, il faut en passer par là.

— C’est vrai, mais c’est dur.

Le général réfléchit un instant, puis il se tourna vers sa fille :

— Angela, dit-il, comment nommez-vous ces chasseurs qui sont propriétaires du troupeau ?

La jeune fille tressaillit.

— Moi, mon père ! répondit-elle avec un feint étonnement, je ne sais, en vérité, ce que vous me voulez dire ; j’ignore même s’il y a un troupeau quelconque dans cette hôtellerie.

— C’est vrai, fit le général en se ravisant. Où diable ai-je donc la tête ? c’est, je crois, votre camérista qui a parlé à l’un de ces individus.