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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/192

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LA FIÈVRE D’OR.

partant, m’a laissé ses pleins pouvoirs pour agir en son nom ; vous pouvez donc parler, général, si toutefois vous ne me jugez pas indigne de votre confiance.

— Une telle supposition serait me faire injure, monsieur.

Valentin salua.

— Mon Dieu, caballero, reprit le général, l’affaire que je désirais traiter avec votre ami est sérieuse, sans doute, mais si vos pleins pouvoirs s’étendent aux affaires commerciales, je ne vois pas pourquoi je ne traiterais pas aussi bien avec vous qu’avec lui.

— Parlez donc en toute sûreté, alors, général, car je suis l’associé de don Luis.

— Voici la chose en deux mots :

— Pardon, s’écria tout à coup doña Angela, avec un petit air résolu qui en imposa au général lui-même, avant que vous parliez commerce avec ce señor, je désirerais, mon père, lui faire quelques questions.

Le général se retourna avec étonnement, et fixant sur sa fille un regard interrogateur.

— Que pouvez-vous donc avoir à demander à ce caballero ? lui dit-il.

— Vous le saurez bientôt, mon cher père, répondit-elle avec un léger accent de raillerie, si vous me voulez permettre de lui adresser les trois ou quatre questions que je veux lui faire.

— Parlez donc, petite folle, s’écria le général en haussant les épaules, parlez et finissez-en de suite.

— Merci, mon père ; votre autorisation n’est peut-être pas fort gracieusement octroyée, mais je ne vous en garderai pas rancune.