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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/197

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LA FIÈVRE D’OR.

touffes… Mais dis-moi donc un peu, petite rusée, je soupçonne que, dans tout cela, tu t’es légèrement moquée de moi.

— Oh ! mon père, fit-elle en rougissant.

— Pourriez-vous, mademoiselle, m’expliquer comment vous avez obtenu tous ces renseignements ? Je vous avoue que cela m’intrigue assez et que je serais heureux de le savoir.

Doña Angela se mit à rire pour cacher son embarras ; mais, prenant soudain son parti avec cette décision qui faisait le fond de son caractère :

— Je vais vous le dire, si vous me promettez de ne pas me gronder trop fort, dit-elle.

— Allez toujours, nous verrons après.

— Je vous ai menti ce matin, mon père, fit-elle en baissant les yeux.

— Je m’en doute ; continuez.

— Si vous froncez ainsi les sourcils, et si vous prenez votre air méchant, je vous avertis que je ne dirai rien.

— Et vous aurez raison, Niña, appuya le capitaine.

Le général sourit.

— Allons, bon, fit-il, voilà encore que vous prenez son parti, vous !

Caspita ! je le crois bien !

— Allons, allons, soyez tranquille, je ne me fâcherai pas ; d’autant plus que je soupçonne la bonne pièce qui se tient là, derrière, avec son air sournois, d’être pour quelque chose dans le complot, dit-il en regardant Violanta, qui ne savait quelle contenance tenir.

— Vous avez deviné, mon père, j’ai parfaitement