une affaire comme celle-là, ce qu’il faut surtout, c’est aller vite.
— À qui le dites-vous ! le succès dépend surtout de la décision et de la célérité.
— Ni l’une ni l’autre ne me manqueront, soyez-en persuadé.
— Surtout n’oubliez pas d’emmener avec vous deux ou trois individus dont vous soyez sûr et qui connaissent à fond le pays que vous allez explorer.
— J’ai avec moi deux coureurs des bois, pour lesquels le désert n’a plus de secrets.
— Vous croyez pouvoir compter sur ces hommes ?
— Comme sur moi-même.
— Bravo ! allons, j’ai le pressentiment que nous réussirons.
— Dieu le veuille ! Quant à moi, je ferai tout ce qu’il faudra pour cela.
L’étranger prit son chapeau.
— Ah ! ça, voilà fort longtemps déjà que je suis ici, j’oublie que probablement on m’attend chez moi, je vous quitte, mon cher comte.
— Déjà ?
— Il le faut ; vous verrai-je ce soir ?
— Je n’ose vous le promettre : vous savez que moi non plus je ne suis pas libre, surtout en ce moment.
— C’est vrai ; cependant, tâchez de venir.
— J’essaierai.
— C’est cela, au revoir.
Les deux hommes se serrèrent la main affectueusement et l’étranger sortit.