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LA FIÈVRE D’OR.

Aussitôt qu’il fut seul, le comte se pencha de nouveau sur la carte qu’il se remit à étudier.

Ce ne fut que lorsque la nuit fut complétement tombée qu’il abandonna enfin son travail.

— Comment se fait-il, murmura-t-il d’un air pensif, que Valentin ne soit pas encore arrivé ? il devrait être ici, cependant.

Comme il finissait ce monologue, il entendit frapper à la porte.



XIII

PRÉPARATIFS.


L’époque où se passe notre histoire était le bon temps pour les entreprises désespérées et les expéditions flibustières.

En effet, les commotions politiques qui avaient bouleversé l’Europe quelque temps auparavant, avaient fait monter à la surface et jeté dans le mouvement les esprits inquiets, les imaginations désordonnées et bon nombre de ces hommes sans principes bien arrêtés, dont le seul but est de pêcher dans l’eau trouble des révolutions qui désolent leur pays des positions, sinon complétement honorables, du moins très-lucratives, et pour lesquels l’anarchie est la seule branche de salut.

Mais lorsqu’après les premières convulsions inséparables d’une révolution, l’effervescence populaire commença peu à peu à se calmer, que le torrent dé-