Aller au contenu

Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
221
LA FIÈVRE D’OR.

— Eh ! Louis, lui dit-il, sais-tu que tu n’es pas difficile à trouver dans cette diable de ville ? Il paraît que ta réputation est énorme !

— Comment cela ? fit Louis en souriant.

— Pardieu ! tout le monde connaît ton adresse ; on ne te nomme que le général. Je n’ai pas eu besoin de demander beaucoup de renseignements pour arriver ici, chacun s’offrait à m’y conduire ; il paraît que cela va bien, hein ?

Le comte sourit doucement ; mais avant de répondre, il fit signe aux domestiques qui servaient de sortir, puis lorsque la porte se fut refermée sur eux :

— Cela va très-bien, dit-il, mais maintenant que te voilà arrivé, cela ira mieux encore.

— Ah ! ah ! tu crois, fit Valentin, en dégustant en amateur le bordeaux contenu dans son verre.

— Je l’espère.

— Eh bien ! tu ne te trompes pas, frère, moi aussi je l’espère.

Louis fit un mouvement de joie.

— Tu as bien tardé à venir, dit-il.

— Tu trouves ?

— Si tu savais avec quelle impatience je t’attendais.

— Je m’en doute ; mais, mon ami, crois-le bien, quand je t’aurai raconté ce que j’ai fait, une seule chose t’étonnera, c’est que je sois déjà ici.

— Que veux-tu dire ?

— Patience ! explique-moi d’abord ce que tu as fait depuis notre séparation. Mais un mot auparavant, as-tu des lits pour nous ?

— Oui.