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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/258

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LA FIÈVRE D’OR.

— Bah ! même en supposant que je vous aide ?

— Ah ! si vous m’aidez…

— N’est-ce pas ?

— Mais, reprit vivement don Antonio, quel si grand intérêt avez-vous donc à faire manquer cette affaire ?

— Moi ? aucun ; c’est vous, au contraire.

— Moi ! s’écria don Antonio avec étonnement Ah ! par exemple.

— Vous allez voir.

— Je ne demande pas mieux.

— Aussitôt que la société Atrevida fut fondée, une autre société sous le nom de société Conciliadora se fonda immédiatement, comme cela arrive toujours, et naturellement pour le même objet.

— Tiens, tiens, son nom est bien trouvé.

— En effet, or, vous savez que la concurrence est le nerf du commerce.

Don Antonio baissa affirmativement la tête.

Le colonel reprit avec son sourire sec et cassant.

— La Société Conciliadora, bien que fortement protégée à Mexico, avait besoin d’un agent actif, intelligent et intègre en Sonora ; elle jeta immédiatement les yeux sur vous ; en effet, don Antonio Mendès Pavo, remplissant à Guaymas les fonctions de consul français, était le seul capable de la servir efficacement. En conséquence de ce raisonnement, on vous inscrivit pour le chiffre de deux cents actions de cinq cents piastres chaque, libérées, dont on me charge de vous apporter les coupons. Cela fait, si je ne me trompe, une assez jolie somme, que je vais avoir l’honneur de vous remettre.