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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/269

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LA FIÈVRE D’OR.

vint au lof, amena ses perroquets et ses huniers, qu’il cargua du même coup et brassa carré ; alors il laissa tomber son ancre, puis il amena son grand foc et cargua la brigantine.

Il était mouillé.

Valentin sauta, d’un mouvement brusque, dans une pirogue, et avant que don Antonio ni le colonel pussent le suivre, il avait poussé au large.

Sans paraître remarquer les signes que lui faisaient ses compagnons, le chasseur s’éloigna rapidement dans la direction du navire, vigoureusement aidé par l’homme qui se trouvait avant lui dans la pirogue et qui n’était autre que Curumilla.

En quelques minutes, ils atteignirent le navire.

Louis les avait aperçus de loin, de sorte que lorsqu’ils accostèrent, ce fut lui qui les reçut et les aida à monter à bord.

Avant même d’embrasser son frère de lait ou seulement de lui serrer les mains, Valentin se retourna et lança un regard perçant vers la plage.

— Bon ! fit-il, ils n’ont pas encore trouvé d’embarcation ; tiens, frère, descendons dans ta chambre : j’ai à te parler sans retard.

— Laisse-moi au moins te dire bonjour, répondit Louis en souriant.

— Viens ! nous n’avons pas un instant à perdre.

Le comte regarda le chasseur : la figure de celui-ci était grave. Louis comprit qu’en effet il devait avoir d’importantes nouvelles à lui communiquer. Il ne résista pas davantage ; il donna en quelques mots ses ordres à un de ses officiers, afin de tout préparer pour le débarquement, et il suivit son frère