de lait, qui l’attendait un pied sur l’iloire du panneau de la chambre.
Louis le fit entrer dans le modeste réduit qui lui avait servi d’appartement pendant la traversée ; arrivé là, il voulut fermer la porte.
— Non, fit Valentin en l’arrêtant, laisse-la ouverte, au contraire ; de cette façon nous verrons ceux qui viendront.
— À ton aise, parle.
— Je n’ai que deux mots à te dire, mais deux mots dont je t’engage à faire ton profit.
— Sois tranquille.
— Tu as des ennemis puissans, ici ; qui sont-ils, je l’ignore, mais il y a contre toi une sourde malveillance.
— Que me dis-tu là ?
— Une chose dont je suis sûr.
— Mais, mon ami, quels que soient ces ennemis, je n’ai rien à redouter d’eux ; mes papiers sont parfaitement en règle, ma concession est claire, enregistrée avec soin ; j’ai non-seulement l’autorisation, mais encore l’appui du gouvernement, je n’agis que d’après des ordres formels, je ne crains rien.
— Frère, répondit sentencieusement Valentin, quand on a affaire aux Mexicains, il faut toujours craindre une trahison ; je les connais de longue date, et malheureusement je sais à quoi m’en tenir là-dessus avec eux.
— Tu m’effraies !
— Non, je t’avertis, voilà tout ; c’est à toi d’être constamment sur tes gardes.
— Sais-tu que je réponds devant Dieu de la vie de tous ces braves gens qui se sont confiés à moi ?