Aller au contenu

Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/271

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
LA FIÈVRE D’OR.

— Voilà pourquoi je te conseille d’être prudent et de ne te confier à qui que ce soit ; il y a surtout deux hommes dont je te recommande de te méfier.

— Leurs noms ?

— Don Antonio Pavo, et le colonel don Francisco Florès.

Don Luis ne put retenir un geste d’étonnement, et regardant son ami en face.

— Mais ce n’est pas possible ! s’écria-t-il, tu te trompes.

— Parce que ?

— Pardieu, parce que ces deux hommes, dont l’un est l’agent du gouvernement français ici, et l’autre le délégué des actionnaires de l’Atrevida, font tous deux partie de la Société, que je leur suis recommandé particulièrement, et que même j’ai des lettres pour eux.

— Tout ce que tu voudras ; mais je te certifie que ces deux hommes te trahissent.

— As-tu quelque preuve ?

— Aucune.

— Comment le sais-tu, alors ?

— Je ne le sais pas, pourtant j’en suis sûr. Crois-moi, frère : tu sais que je me trompe rarement.

Louis hocha tristement la tête.

— Tout cela est étrange ! dit-il.

En ce moment un homme se pencha sur le panneau, et une voix prononça ce seul mot :

— Espions ! assez bas, mais cependant de façon à être entendu des deux hommes.

— Hein ? s’écria Louis en tressaillant.

— Rien, répondit Valentin, c’est Curumilla qui nous avertit que nos deux hommes arrivent. Re-