Aller au contenu

Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/285

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
278
LA FIÈVRE D’OR.

pagnie, lui annonça son départ, annonce qui fut reçue avec joie par tous ces hommes énergiques et pleins d’ardeur que le repos fatiguait et à qui l’oisiveté commençait à peser. Le comte confia le commandement provisoire à un des officiers sur lesquels il croyait pouvoir le plus compter, en lui intimant l’ordre, si, sous quatre jours, il ne recevait pas de ses nouvelles, de se mettre immédiatement en marche pour le rejoindre, et, après avoir une dernière fois recommandé à ses compagnons de conserver la discipline la plus sévère, il quitta enfin la caserne.

Il trouva chez lui Valentin, qui l’attendait ; celui-ci approuva sa conduite, mais il refusa de l’accompagner, donnant pour raison qu’il croyait être à même de mieux le servir en demeurant à Guaymas, qu’en le suivant au Pitic.

La vérité était que le chasseur ne se souciait pas de perdre de vue les gens qu’il s’était donné la mission d’épier, avant d’avoir découvert leurs machinations.

Luis n’insista pas. Il savait qu’avec un homme du caractère de Valentin, il n’y avait pas à discuter une fois qu’il avait pris une détermination. Suivi de don Cornelio et d’une escorte de dix cavaliers bien montés, choisis dans la compagnie, le comte s’éloigna après avoir, une dernière fois serré la main à son ami, et se dirigea vers le Pitic, où, du moins il l’espérait, le mot de l’énigme lui serait enfin donné.

— Hum ! murmura Valentin en le suivant d’un œil pensif, ou je me trompe fort, ou maintenant qu’il n’est plus là pour contrarier par sa présence