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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/284

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LA FIÈVRE D’OR.

vernement de l’État eût réglé avec lui les mouvements définitifs de la compagnie dans la marche vers les mines.

Don Luis se plaignait amèrement, tantôt à don Antonio, tantôt au colonel Florès, des retards continuels qu’on lui faisait souffrir, et des prétextes plus ou moins plausibles dont on se servait pour le retenir dans une honteuse inaction.

Le gouverneur, qui n’avait pas voulu quitter le Pitic, ne faisait à ses lettres que des réponses évasives, ou bien lui objectait des fins de non recevoir.

Cet état de choses ne pouvait, ne devait pas durer plus longtemps. Au risque de voir la compagnie se dissoudre d’elle-même, et avant même d’avoir entamé sérieusement l’entreprise, de perdre tout le fruit des travaux préliminaires, don Luis résolut, coûte que coûte, de sortir de cette position équivoque. En conséquence, après avoir nettement formulé sa volonté au señor don Antonio et au colonel, il leur annonça que, puisque le général Guerrero, gouverneur de l’État, semblait ne pas comprendre la teneur de ses lettres, il était résolu à se rendre lui-même au Pitic et avoir avec lui une explication claire et catégorique.

Les deux hommes tressaillirent de joie à cette nouvelle. ; pour la réussite des plans qu’ils avaient formés, ils avaient besoin de l’absence du comte.

Au lieu de le détourner de son projet, ils l’engagèrent donc chaudement à le mettre à exécution sans retard, et à partir le plus tôt possible.

Don Luis n’avait nullement besoin d’être stimulé et piqué ainsi. Aussitôt après avoir quitté les deux hommes, il se rendit à la caserne, fit réunir la com-