Aller au contenu

Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/298

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
291
LA FIÈVRE D’OR.

Don Luis se contenta de s’incliner sans répondre.

Le général se tourna alors vers ses invités, dont la plupart, la première curiosité satisfaite, étaient retournés aux diverses distractions qu’ils avaient un instant abandonnées.

— Señoras, et caballeros, dit-il, je vous prie de m’excuser si je vous quitte pour quelques instants, mais vous le voyez, le señor don Luis a ma parole, il me faut la dégager.

Les invités s’inclinèrent avec courtoisie.

Doña Angela avait, d’un signe imperceptible, appelé don Cornelio auprès d’elle, et usant de la liberté que les mœurs mexicaines donnent aux jeunes filles, elle causait avec lui à voix basse.

— Allez, mon père, dit-elle avec un doux sourire à l’adresse du comte, mais ne gardez pas longtemps le señor don Luis ; maintenant que ces dames le connaissent, elles désirent vivement s’entretenir avec lui.

— Soyez tranquilles, mesdames, dans dix minutes nous reparaîtrons ; entre le seigneur comte et moi, aucune discussion ne peut être longue.

— Dieu veuille que ce soit vrai, murmura intérieurement Luis ; mais je crois le contraire.

Le général passa son bras sous celui du comte, et l’entraînant à travers les salons, il le conduisit à une porte qu’il ouvrit.

— Entrez, caballero, lui dit-il.

Le comte entra, le général le suivit et ferma la porte avec soin derrière lui.