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Page:Aimard - La Fièvre d’or, 1860.djvu/312

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LA FIÈVRE D’OR.

dette de jeu qu’il aura contractée envers lui, de le solder dans les vingt-quatre heures.

Le lendemain, en se réveillant, don Luis trouva sur la table de sa chambre plusieurs sacs de toile remplis d’onces ; ils contenaient les quatorze mille piastres perdus la nuit précédente par le général, et que celui-ci avait envoyées au lever du soleil.

Luis fut contrarié de cette ponctualité, à laquelle, dans son ignorance des mœurs mexicaines, il était loin de s’attendre ; elle lui parut de mauvais augure.

Il s’habilla ; après avoir déjeuné il laissa don Cornelio occupé à compter son gain de la veille, et s’enveloppant dans son manteau, il sortit dans l’intention de visiter la ville.

Comme il lui fallait dans sa promenade passer devant le palais, il profita de cette circonstance pour remettre sa carte à un criado du général, ne voulant pas, après la conversation qu’il avait eue avec lui, avoir l’air de trop se presser de le revoir, et se réservant de lui faire en personne une visite le lendemain.

Le comte resta plusieurs heures à parcourir la ville, visitant les églises, dont deux ou trois sont assez belles, et fumant quelques cigarettes sur l’Alameda, charmante promenade garnie d’arbres touffus, où chaque soir le beau sexe du Pitic vient respirer le frais.

Enfin le comte regagna sa maison, s’enferma dans sa chambre et s’occupa de sa correspondance jusqu’à une heure assez avancée de la nuit.

Le lendemain, ainsi qu’il l’avait résolu, il se dirigea vers le palais.

Il était fermé.