— Caramba ! je me doute suffisamment de cela ; mais puisque vous semblez tenir à ce que je ne voie pas votre visage, je désirerais moi pouvoir vous reconnaître un jour.
— Assez de paroles, reprît l’inconnu avec hauteur, le temps s’envole ; nous n’avons que trop discuté déjà.
— Eh bien, mon maître, puisqu’il en est ainsi, préparez-vous ; je vous avertis que, seul, je prétends vous charger tous deux : un Français n’est nullement embarrassé de tenir tête à deux bandits mexicains.
— Comme bon vous semblera.
— En avant !
— En avant !
Les trois cavaliers piquèrent leurs chevaux et se chargèrent ; lorsqu’ils se rencontrèrent, ils échangèrent leurs coups de pistolets, puis ils mirent le sabre en main.
La lutte fut courte, mais acharnée ; un des inconnus, blessé légèrement, fut emporté par son cheval et disparut dans un tourbillon de poussière. Le comte, effleuré par une balle, sentait sa colère se changer en fureur et redoublait d’effort pour s’emparer de son ennemi, ou du moins pour le mettre hors de combat ; mais il avait devant lui un rude adversaire, un homme d’une adresse surprenante et d’une force au moins égale à la sienne.
Cette homme dont il voyait les yeux briller comme des charbons ardents à travers les trous de son masque, tournait autour de lui avec une rapidité extrême, faisant exécuter à son cheval les voltes les