plus audacieuses, l’attaquant sans cesse de la pointe ou du tranchant du sabre, tout en se mettant d’un bond hors de la portée de ses coups.
Le comte s’épuisait vainement contre cet ennemi infatigable ; ses mouvements commençaient à perdre de leur élasticité, sa vue se troublait, la sueur perlait à ses tempes. Son adversaire silencieux augmentait encore la rapidité de ses attaques ; l’issue du combat n’était plus douteuse, lorsque tout à coup le Français sentit un nœud coulant tomber sur ses épaules ; avant qu’il songeât seulement à s’en débarrasser, il fut brusquement enlevé de sa selle et si rudement renversé sur le sol qu’il demeura presque évanoui et dans l’impossibilité de faire un mouvement.
Le deuxième inconnu, après un course folle de quelques minutes, avait enfin réussi à maîtriser son cheval ; il était revenu en toute hâte sur le lieu du combat, sans que les deux hommes, acharnés l’un contré l’autre, s’aperçussent de sa présence ; alors, jugeant qu’il était temps de terminer la lutte, il avait pris sa reata et lacé le comte.
Dès qu’il vit son ennemi à terre, l’inconnu sauta à bas de son cheval et courut vers lui.
Son premier soin fut de délivrer le Français du nœud coulant qui l’étranglait, puis il chercha à lui faire reprendre ses esprits, ce qui ne fut pas long.
— Ah ! fit le comte avec un sourire amer en se relevant et croisant les bras sur sa poitrine, voilà ce que vous appelez un combat loyal ?
— Vous êtes seul cause de ce qui arrive, répondit impassiblement l’autre, puisque vous n’avez pas consenti à accepter mes propositions.