couché derrière les hautes cimes, des montagnes du jour.
— Tu te vantes, Apache ; il t’est impossible de t’introduire dans l’hacienda autrement que par trahison.
— Nous verrons. Et souriant d’un air sinistre, il ajouta : L’oiseau qui chante ira dans la hutte d’un chef apache faire cuire son gibier.
Le Mexicain haussa les épaules avec dédain.
— Essaye de prendre l’hacienda et de t’emparer de la jeune fille, dit-il.
— J’essaierai. Ta main !
— La voilà.
Le chef se tourna vers ses guerriers, en tenant serrée dans la sienne la main du Tigrero.
— Frères ! dit-il d’une voix haute avec un accent de majesté suprême, ce visage pâle est l’ami de l’Ours-Noir, que nul ne l’inquiète.
Les guerriers s’inclinèrent respectueusement et s’écartèrent à droite et à gauche, pour livrer passage aux deux blancs.
— Adieu, dit l’Ours-Noir, en saluant son ennemi, dans vingt-quatre heures je me mettrai sur ta piste.
— Tu te trompes, chien d’Apache, répondit dédaigneusement don Martial, c’est moi qui me mettrai sur la tienne.
— Bon ! nous sommes certains de nous rencontrer alors, répliqua l’Ours-Noir.
Et il s’éloigna d’un pas lent et ferme suivi de ses guerriers, dont les pas ne tardèrent pas à s’éteindre, dans les lointains de la forêt.
— Ma foi, don Martial, dit le lepero, je crois que