mon absence ? demanda l’Ours-Noir en secouant la cendre de son calumet sur l’ongle du pouce de sa main gauche.
— Trois chefs des Comanches des prairies se sont présentés, envoyés par leur nation, pour traiter avec les Apaches.
— Ooah ! fit le chef ; sont-ce des guerriers renommés ?
— Ils ont de nombreuses queues de loup à leurs mocksens — chaussures ; — ils doivent être vaillants.
L’Ours-Noir baissa la tête affirmativement.
— L’un, dit-on, est le Moqueur, continua la Petite-Panthère.
— Mon frère est-il certain de ce qu’il m’annonce ? demanda vivement le chef.
— Les guerriers comanches ont refusé de dire leurs noms, quand on leur a appris l’absence de mon père. Ils ont répondu que c’était bien et qu’ils attendraient son retour.
— Bon ! Ce sont des chefs. En quel lieu se tiennent-ils ?
— Ils ont allumé un feu autour duquel ils campent.
— Très-bon. Le temps est précieux ; mon frère préviendra les chefs apaches que je les attends auprès du feu du conseil.
La Petite-Panthère se leva sans répondre et sortit du jacal.
Pendant une heure environ, le chef indien demeura seul, plongé dans ses pensées ; au bout de ce temps, on entendit au dehors le bruit de la marche de plusieurs hommes qui s’approchaient ; le rideau