Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/181

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du jacal fut soulevé par la Petite-Panthère, qui se présenta.

— Eh bien ? lui dit l’Ours-Noir.

— Les chefs attendent.

— Qu’ils viennent.

Les chefs parurent.

Ils étaient dix environ, chacun avait revêtu ses plus beaux ornements, ils étaient peints et armés en guerre.

Ils entrèrent silencieusement et se rangèrent autour du feu après avoir respectueusement salué le grand chef et baisé le bas de sa robe.

Aussitôt que tous les chefs furent réunis dans l’intérieur du toldo, une troupe de guerriers apaches se plaça à l’extérieur, afin d’éloigner les curieux et d’assurer le secret de la délibération des chefs.

L’Ours-Noir, malgré son empire sur lui-même, ne put retenir un mouvement de joie à l’aspect de tous ces hommes qui lui étaient entièrement dévoués, et avec le secours desquels il se croyait certain d’accomplir ses projets.

— Que mes frères soient les bienvenus ! dit-il en les invitant d’un geste à prendre place sur les crânes de bisons rangés autour du feu ; je les attendais avec impatience.

Les chefs s’inclinèrent et s’assirent. Alors le porte-pipe entra et présenta le calumet à chaque guerrier, qui tira une ou deux bouffées de tabac. Lorsque cette cérémonie fut terminée et le porte-pipe sorti, la délibération commença.

— Avant tout, dit l’Ours-Noir, je dois vous rendre compte de ma mission. L’Ours-Noir l’a remplie complétement ; il est entré dans la case des blancs ; il l’a