cuivré dénonçait la marche de l’incendie à la suite duquel, comme une bande de loups hideux, marchaient les Comanches galopant sur cette terre chaude encore, et foulant du pied de leurs chevaux les tisons et les charbons à peine éteints et pas encore refroidis.
Lorsque l’Ours-Noir jugea que le moment était venu, il éteignit son calumet, secoua paisiblement la cendre du fourneau et fit un geste compris immédiatement par la Petite-Panthère, qui se tenait aux aguets pour exécuter les ordres qu’il plairait au chef de lui donner.
Presque immédiatement parurent les deux cents guerriers choisis par le sachem pour cette expédition.
C’étaient tous des hommes d’élite ; armés du casse-tête et de la lance ; ils avaient leur bouclier rejeté sur le dos.
Après un moment de silence, employé par le chef à passer une espèce d’inspection de ses guerriers :
— Nous allons partir, dit-il d’une voix profonde ; les visages pâles que nous sommes destinés à combattre ne sont pas des Yoris ; on les dit très-braves ; mais les Apaches sont les guerriers les plus braves du monde ; nul ne peut lutter contre eux. Mes fils se feront tuer, mais ils seront vainqueurs.
— Les guerriers se feront tuer, répondirent les Indiens d’une seule voix.
— Ooah ! reprit l’Ours-Noir, mes fils ont bien parlé, l’Ours-Noir a confiance en eux. Le Wacondah — Grand-Esprit — ne les abandonnera pas ; il aime les hommes rouges. Maintenant, mes fils vont réunir les arbres morts flottant sur le fleuve et s’abandonner au courant avec eux. Le cri du condor