a dit : « Mon fils commandera mes guerriers, il les guidera à la chasse, à la pêche et à la guerre. » Ces paroles sont-elles vraies ? la Tête-d’Aigle ment-il ?
— Les paroles de mon père sont vraies, répondit le chef en s’inclinant ; la sagesse parle par sa bouche.
— Pourquoi alors mon fils s’est-il allié avec les ennemis de sa nation pour combattre les amis de son père le sachem ?
Le chef baissa la tête avec confusion.
— Pourquoi, sans consulter celui qui toujours l’a aidé et soutenu de ses conseils, a-t-il entrepris une guerre injuste ?
— Une guerre injuste ! répliqua le chef avec une certaine animation.
— Oui, puisqu’elle est faite en compagnie des ennemis de notre nation.
— Les Apaches sont des Peaux-Rouges.
— Les Apaches sont des chiens lâches et voleurs, dont j’arracherai les langues menteuses.
— Mais les visages pâles sont les ennemis des Indiens !
— Ceux que mon fils a attaqués cette nuit ne sont pas des Yoris ; ils sont amis de la Tête-d’Aigle.
— Mon père pardonnera au Moqueur ; il l’ignorait.
— Le Moqueur l’ignorait-il en effet, serait-il réellement dans l’intention de réparer la faute qu’il a commise ?
— Le Moqueur a trois cents guerriers sous son totem ; la Tête-d’Aigle est venu : ils sont à lui.