conde troupe indienne furent laissés à la défense de l’isthme, côté par lequel on était presque certain de ne pas être attaqué ; tous les autres colons se disséminèrent dans les épais fourrés qui masquaient les derrières de l’hacienda, avec ordre de demeurer invisibles jusqu’au commandement de feu ; puis, lorsque tout fut réglé, que toutes les dispositions furent prises, le comte de Lhorailles et ses compagnons attendirent, le cœur palpitant, l’assaut des Apaches.
Leur attente ne fut pas de longue durée. Nous avons vu plus haut de quelle façon l’Ours-Noir avait été reçu.
Le chef apache était brave comme un lion ; ses guerriers étaient des hommes d’élite. Le choc fut terrible ; les Peaux-Rouges ne reculèrent pas d’un pouce ; sans cesse repoussés, ils revenaient sans cesse à la charge, combattant avec cette énergie du désespoir qui centuple les forces, luttant corps à corps contre les Français, qui, malgré leur bravoure, leur discipline et la supériorité de leurs armes, ne parvenaient pas à les faire plier.
Le combat avait dégénéré en un horrible carnage, où l’on se prenait corps à corps, se poignardant et s’assommant sans lâcher prise. Belhumeur vit qu’il fallait tenter un coup décisif pour en finir avec ces démons, qui semblaient invincibles et invulnérables. Il se pencha à l’oreille de Louis, qui combattait à ses côtés, et lui dit quelques mots : le Français se débarrassa de l’ennemi contre lequel il luttait et s’éloigna en courant.
Quelques minutes plus tard, le cri de guerre des Comanches se fit entendre strident et terrible, et