lorsqu’il ne me faut qu’un peu de complaisance de votre part pour que j’obtienne ce que je désire ?
Le cavalier hésita : les raisons objectées par l’étranger l’avaient à demi convaincu ; cependant, après quelques secondes de réflexion, il reprit en hochant la tête :
— Non, c’est impossible ; le capitaine est sévère, je ne me soucie pas de perdre mes galons de maréchal des logis ; tout ce que je puis taire pour vous, c’est de vous permettre de camper ici à la belle étoile avec nos hommes ; demain il fera jour, le capitaine sortira, vous lui parlerez, alors vous vous arrangerez comme vous voudrez, cela ne me regardera plus.
— Hum ! fit l’étranger en réfléchissant, c’est bien long.
— Bah ! reprit gaiement le soldat, une nuit est bientôt passée ; aussi c’est de votre faute, vous avez des façons mystérieuses à faire frémir ; que diable ! on dit son nom !
— Mais je vous répète que jamais votre capitaine ne l’a entendu prononcer.
— Bah ! qu’est-ce que cela vous fait ? un nom est toujours un nom.
— Ah ! fit tout à coup l’étranger, je crois avoir trouvé un moyen de tout arranger.
— Voyons votre moyen ; s’il est bon, je l’emploierai.
— Il est excellent.
— Tant mieux ! J’écoute.
— Allez dire à votre capitaine que l’homme qui lui a tiré il y a un mois un coup de pistolet au rancho de Guaymas est ici et désire lui parler.
— Hein ?