Page:Aimard - La Grande flibuste, 1862.djvu/404

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t-elle pardonner par Dieu le mouvement de convoitise que nous avons éprouvé ; parlez, Tête-d’Aigle, que voulez-vous faire ?

— Sauver les visages pâles, répondit le chef.

Les ordres furent immédiatement donnés par le sachem et exécutés avec cette intelligence et cette promptitude qui caractérisent les guerriers d’élite sur le sentier de la guerre.

Les chevaux furent laissés sous la garde d’un Comanche, et le détachement se divisant en deux parties, s’avança avec précaution dans la prairie.

À part le Moqueur, la Tête-d’Aigle, Louis et Belhumeur qui avaient des rifles, tous les autre » étaient armés de lances et de flèches.

— À trompeur trompeur et demi, dit à voix basse le Canadien ; nous allons surprendre ceux qui se préparent à en surprendre d’autres.

En ce moment, deux coups de feu bientôt suivis d’autres se firent entendre, puis le cri de guerre des Apaches résonna avec force.

— Oh ! oh ! s’écria Belhumeur en s’élançant en avant, ils ne nous croient pas aussi près.

Tous se précipitèrent sur ses traces.

Cependant le combat avait pris des proportions horribles dans la caverne : don Sylva et les peones résistaient courageusement ; mais que pouvaient-ils faire contre la nuée d’ennemis qui les assaillait de toutes parts ?

Le Tigrero et l’Ours-Noir, enlacés comme deux serpents, cherchaient à se poignarder l’un l’autre.

Don Martial, lorsqu’il avait aperçu l’Indien, s’était rejeté si précipitamment en arrière qu’il avait franchi le corridor et était arrivé à la salle au milieu