Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/114

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quois sur le dos, le fusil à la main, munis de leurs talismans, la tête couronnée de plumes, dont quelques-unes étaient de magnifiques plumes d’aigle noires et blanches, avec le grand plumet retombant.

Assis sur de belles housses de peaux de panthère doublées en rouge, tous avaient la partie inférieure du corps nue, sauf une longue bande de peau de loup passée par-dessus l’épaule. Leurs boucliers étaient ornés de plumes et de drap de plusieurs couleurs.

Ces hommes ainsi accoutrés avaient quelque chose de grand et de majestueux qui saisissait l’imagination et inspirait la terreur.

Plusieurs d’entre eux franchirent sur-le-champ les hauteurs, pressant du fouet leurs chevaux fatigués, afin d’arriver promptement sur le lieu du combat, chantant et poussant leur cri de guerre.

C’était aux environs des palissades que la lutte semblait plus acharnée.

Les deux Mexicains et Curumilla, à couvert derrière leurs retranchements, répondaient au feu des Apaches par un feu meurtrier, s’excitant courageusement à mourir les armes à la main.

Déjà de nombreux cadavres jonchaient çà et là la plaine ; des chevaux échappés galopaient dans toutes les directions, et les cris de douleur des blessés se mêlaient aux cris de défi des assaillants.

Ce que nous avons décrit en tant de mots, Valentin et don Pablo l’avaient aperçu en quelques secondes, avec ce coup d’œil infaillible des hommes habitués de longue main à la vie des prairies.

— Voyons, chef, dit vivement le chasseur, il faut que nous rejoignions nos amis ; aidez-nous, sinon ils sont perdus.