Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/116

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comme des tigres sur les palissades et se faisaient tuer sans reculer d’un pas.

Cette lutte devait, en se prolongeant, finir par être fatale aux blancs, dont les forces s’épuisaient.

Stanapat et le Cèdre-Rouge le comprenaient, aussi redoublaient-ils d’efforts pour accabler leurs ennemis.

Soudain, au moment où les Apaches se précipitaient furieux contre les blancs pour tenter un dernier assaut, le cri de guerre des Coras se fît entendre, mêlé à des détonations d’armes à feu. Les Apaches surpris hésitèrent.

Le Cèdre-Rouge jeta un regard autour de lui et poussa une malédiction.

Le cri de guerre des Comanches s’élevait derrière le camp.

— En avant ! en avant quand même ! hurla le squatter, qui, suivi de ses deux fils et de quelques-uns des siens, s’élança vers la colline.

Mais la scène avait changé comme par enchantement.

Le Chat-Noir, voyant le secours qui arrivait à ses amis, avait fait sa jonction avec l’Unicorne ; tous deux, avec leurs troupes réunies, attaquaient les Apaches de flanc, pendant que Mookapec, à la tête de deux cents guerriers d’élite de sa nation, se ruait sur eux par-derrière.

La fuite commença, bientôt elle se changea en déroute.

Le Cèdre-Rouge et une petite troupe de pirates réunis autour de lui résistaient seuls encore.

Le cercle d’ennemis qui les enveloppait se rétrécissait à chaque instant davantage autour d’eux.

D’assaillants ils étaient devenus assaillis. Il fallait en