Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/117

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finir ; quelques secondes encore, et c’en était fait : toute retraite leur était coupée.

— Hourrah ! by God ! hurla le Cèdre-Rouge en faisant tournoyer, comme une massue, son rifle autour de sa tête. Sus à ces chiens ! Prenons leurs chevelures !

— Prenons leurs chevelures ! s’écrièrent ses compagnons en imitant ses mouvements et massacrant tout ce qui s’opposait à leur passage.

Ils avaient réussi à s’ouvrir une sanglante trouée tout en combattant, et s’avançaient lentement du côté du fleuve.

Soudain un homme se jeta résolûment devant le Cèdre-Rouge.

Cet homme était Moukapec.

— Je t’apporte ma chevelure, chien des visages pâles ! cria-t-il en lui assénant un coup de hache.

— Merci ! répondit le bandit en parant le coup qui lui était porté.

La Plume-d’Aigle bondit en avant comme une hyène, et, avant que son ennemi pût s’y opposer, il lui enfonça son couteau dans la cuisse.

Le Cèdre-Rouge poussa un cri de rage en se sentant blessé, et dégaina son couteau d’une main, pendant que de l’autre il saisissait l’Indien à la gorge.

Celui-ci se vit perdu : la lame étincela au-dessus de sa tête et s’enfonça tout entière dans sa poitrine.

— Ah ! ah ! ricana le Cèdre-Rouge en lâchant son ennemi qui roula sur le sol ; je crois que nos comptes sont réglés cette fois.

— Pas encore ! fit le Coras avec un rire de triomphe ; et, par un effort suprême, il déchargea son rifle sur le squatter.