Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/165

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était couché depuis longtemps déjà, un nombre infini d’étoiles plaquaient la voûte céleste ; les deux voyageurs marchaient toujours, silencieux au côté l’un de l’autre.

— Arriverons-nous bientôt ? demanda Andrès Garote.

La Gazelle blanche étendit le bras dans la direction qu’ils suivaient, et montrant au ranchero une lumière qui brillait à peu de distance à travers les arbres :

— C’est là, dit-elle.


XV.

La convalescence.

Le Cèdre-Rouge se rétablissait lentement, malgré les soins assidus que lui prodiguaient le père Séraphin, Ellen et la mère du chasseur.

La commotion morale reçue par le bandit, en se trouvant tout à coup face à face avec le missionnaire, avait été trop forte pour ne pas influer gravement sur le physique.

Cependant le squatter ne s’était pas démenti depuis le jour où, en revenant à la vie, il s’était humblement courbé devant l’homme de Dieu ; soit repentir sincère, soit rôle joué, il avait persévéré dans cette voie, à l’édification du missionnaire et des deux femmes, qui ne cessaient de remercier Dieu du fond du cœur d’un tel changement.

Dès qu’il lui fut possible de se lever et de faire quelques pas dans la grotte, le père Séraphin, qui redoutait toujours l’arrivée de Valentin, lui demanda