sur cette misérable hutte dans laquelle il avait peut-être espéré mourir et que le destin l’obligeait à quitter pour toujours.
A peine les fugitifs disparaissaient-ils à quelque distance derrière un fourré d’arbres, qu’un tourbillon de poussière s’éleva à l’horizon, et bientôt cinq cavaliers apparurent accourant à fond de train.
Ces cinq cavaliers étaient Valentin et ses amis.
Il paraît que le chasseur avait obtenu du Blood’s Son des renseignements positifs sur la situation du jacal ; il n’hésita pas un instant et marcha droit à la hutte.
Le cœur de don Pablo battait à briser sa poitrine, bien qu’il semblât impassible.
— Hum ! fit Valentin lorsqu’il se trouva à une dizaine de pas du jacal, tout est bien silencieux ici.
— Le squatter est à la chasse sans doute, observa don Miguel : nous ne trouverons que sa fille.
Valentin se mit à rire.
— Vous croyez ! fit-il ; non, non, don Miguel ; souvenez-vous des paroles du père Séraphin.
Le général Ibañez, arrivé le premier devant le jacal, mit pied à terre et ouvrit la porte.
— Personne ! dit-il avec étonnement.
— Pardieu ! fit Valentin, je me doutais bien que les oiseaux seraient dénichés ; mais cette fois ils seront bien fins s’ils nous échappent. En route, en route ! ils ne peuvent être loin.
Ils repartirent.
Curumilla resta un instant en arrière et jeta une torche enflammée dans la hutte, qui bientôt prit feu et brûla comme un phare.
— Le terrier est enfumé, murmura l’Indien tout en rejoignant ses compagnons.