— Nous écoutons.
— La barranca, de ce côté de la montagne, n’est pas coupée à pic comme du côté que nous avons quitté, n’est-ce pas ?
— C’est vrai, fit don Miguel.
— À une vingtaine de mètres au-dessous de nous, vous apercevez une plate-forme à partir de laquelle commence une forêt inextricable qui descend jusqu’au fond du précipice, c’est-à-dire au bas de la montagne.
— Oui.
— Voilà notre chemin.
— Comment, notre chemin, mon ami ! se récria don Miguel ; mais comment atteindrons-nous la plateforme dont vous parlez.
— De la façon la plus simple : au moyen de mon lasso je vous y descendrai.
— C’est juste : pour nous, en effet, cela est facile ; mais vous, comment nous rejoindrez-vous ?
— Que cela ne vous inquiète pas.
— Fort bien, reprit don Miguel ; pourtant permettez-moi de vous faire une observation.
— Faites.
— Voici devant vous, reprit l’hacendero entendant le bras, une route toute tracée, il me semble, route d’un accès facile et même commode.
— En effet, répondit froidement Valentin, ce que vous dites est on ne peut plus juste ; mais deux raisons m’empêchent de prendre cette route, ainsi que vous l’appelez.
— Et ces deux raisons ?
— Je vais vous les dire : premièrement, cette route toute tracée est tellement facile à suivre que je suis