Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/269

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à la proposition du chasseur : bien que d’une bravoure éprouvée, la lutte leur paraissait tellement disproportionnée avec cet hôte redoutable, qu’ils ne désiraient nullement se trouver face à face avec lui.

— Partons ! partons ! s’écrièrent-ils avec empressement.

Soudain un bruit de branches brisées se fît entendre dans la forêt, et un rauquement formidable troubla le silence de la nuit.

— Il est trop tard ! dit Valentin, voici l’ennemi ; maintenant, à la grâce de Dieu ! car le combat sera rude.

Les chasseurs se pressèrent les uns contre les autres en s’adossant au rocher.

Au bout de quelques minutes, la tête hideuse de l’ours gris apparut entre les arbres au niveau de la plate-forme.

— Nous sommes perdus, murmura don Miguel en armant son fusil, car sur ce rocher toute fuite est impossible.

— Qui sait ? répondit Valentin, Dieu a tant fait pour nous jusqu’à présent, que nous serions ingrats de supposer qu’il nous abandonnera dans ce nouveau péril.


XXIV.

Un camp dans la montagne.

En quittant le jacal, le Cèdre-Rouge s’était dirigé vers les montagnes.

Le squatter était un de ces vieux routiers de la