mes os ? Qu’est-ce qu’il y a de plus beau qu’un enfant pour une mère ?
— Rien, c’est vrai, soupira Mme Guillois. Si ma fille était séparée de son enfant, que ferait-elle ?
— Ce que je ferais ! s’écria l’Indienne dans l’œil noir de laquelle passa une flamme ; j’irais le rejoindre, n’importe où il serait, n’importe comment.
— Bon, fit la vieille dame avec joie. Moi aussi j’aime mon enfant, ma fille le sait ; eh bien, je veux le rejoindre, parce que mon cœur se déchire à la pensée de rester plus longtemps loin de lui.
— Je le savais, cela est dans la nature, on ne peut s’y opposer ; la fleur se flétrit séparée de sa tige, une mère souffre loin du fils qu’elle a nourri de son lait. Que veut faire ma mère ?
— Hélas ! je veux partir le plus tôt possible, pour aller embrasser mon fils.
— Cela est juste, j’aiderai ma mère.
— Comment ferons-nous ?
— Cela me regarde : l’Araignée va réunir le conseil afin d’expliquer sa mission et d’exposer sa démarche aux chefs ; beaucoup de nos jeunes hommes sont dispersés dans la forêt à tendre des trappes et chasser l’élan pour nourrir leurs familles ; il faudra deux jours à l’Unicorne pour réunir les vingt guerriers qu’il veut emmener ; il ne partira qu’au troisième soleil. Que ma mère se tranquillise, je parlerai à l’Araignée ; dans trois jours nous partirons.
Elle embrassa la vieille dame qui répondit tendrement à son étreinte, se leva et s’éloigna après lui avoir fait un dernier signe d’encouragement.
Mme Guillois rentra dans le calli, le cœur soulagé d’un grand poids ; il y avait longtemps qu’elle ne s’é-