Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/337

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rayons solaires, ayant acquis une certaine force, rendirent cette précaution inutile.

Dans certaines contrées de l’Amérique, le climat offre cette particularité peu agréable, que le matin il gèle à pierre fendre, à midi la chaleur est étouffante, et le soir le thermomètre redescend au-dessous de zéro.

La journée se passa sans incident digne d’être rapporté. Vers le soir, une heure environ avant la halte de nuit, l’Araignée, qui galopait en éclaireur à quelques centaines de mètres en avant de sa troupe, découvrit des traces de pas. Ces empreintes étaient nettes, franches, égales, profondes, et paraissaient appartenir à un homme jeune, vigoureux, habitué à la marche.

L’Araignée rejoignit sa troupe sans communiquer à personne la découverte qu’il avait faite ni le résultat de ses observations.

Le Rayon-de-Soleil, auprès de qui il se trouvait en ce moment, lui frappa sur l’épaule pour attirer son attention.

— Regardez donc, guerrier, lui dit-elle en étendant le bras en avant un peu sur la gauche ; ne croirait-on pas voir un homme marcher là-bas ?

L’Indien s’arrêta, plaça sa main droite au-dessus des yeux en abat-jour, afin de concentrer les rayons visuels, et examina longtemps et avec une profonde attention le point que lui désignait la femme du chef.

Enfin il se remit en marche en hochant la tête à plusieurs reprises.

— Eh bien, qu’en pense mon frère ? demanda le Rayon-de-Soleil.

— C’est un homme, répondit-il, d’ici il paraît être