Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/383

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frayantes, des lueurs étranges éclairaient la forêt, dont les hôtes, troublés dans leur sommeil, volaient lourdement çà et là en poussant des cris plaintifs.

— Attention ! fit le chasseur ; tâchons de savoir à qui nous avons affaire.

Mais leur incertitude ne fut pas de longue durée ; Valentin quitta tout à coup l’abri derrière lequel il était caché et poussa un long et strident cri de reconnaissance auquel répondirent des hurlements effroyables.

— Qu’est-ce donc ? demanda don Miguel.

— L’Unicorne ! répondit Valentin.


XXXIV.

Fin contre fin.

La fuite de Nathan avait été découverte par un singulier hasard.

Les Comanches, pas plus que les autres Indiens, n’ont l’habitude des patrouilles et des rondes de postes pendant la nuit, toutes inventions des peuples civilisés parfaitement inconnues dans la prairie. Selon toute probabilité, les Indiens ne devaient s’apercevoir qu’au point du jour de la disparition de leur prisonnier.

Nathan comptait parfaitement là-dessus. Il était trop au courant des habitudes indiennes pour ne pas savoir à quoi s’en tenir à cet égard. Mais il avait compté sans la haine, cette sentinelle vigilante que rien n’a la puissance d’endormir.