L’Unicorne poussa alors un cri aigu et prolongé dont les Comanches répétèrent les dernières notes.
— Oh ! demanda la Gazelle blanche, qu’est-ce donc ?
— Koutonepi ! mon frère ! répondit brièvement l’Unicorne en répétant son signal.
— Courons au-devant de lui ! s’écria la jeune fille.
— Allons ! dit le chef.
Ils s’élancèrent suivis d’une dizaine de guerriers qui s’étaient attachés à leurs pas.
Ils arrivèrent bientôt au-dessous de l’arbre où se tenaient Valentin et ses compagnons.
Le chasseur les voyait venir ; lorsqu’ils furent à une courte distance, il les appela.
— Où êtes-vous ? répondit l’Unicorne.
— En haut de ce mesquite, cria Valentin ; arrêtez-vous et regardez.
Les Indiens s’arrêtèrent en effet et levèrent la tête.
— Ooah ! dit l’Unicorne avec étonnement, que fait donc là mon frère ?
— Je vous le dirai ; mais aidez-moi d’abord à descendre ; nous ne sommes pas commodément placés pour causer, surtout pour ce dont j’ai avons entretenir, chef.
— Bon ; j’attends mon frère.
Valentin attacha son lasso à une branche et se prépara à se laisser glisser en bas.
Curumilla lui posa la main sur l’épaule.
— Que voulez–vous, chef ? lui demanda le chasseur.
— Mon frère descend, répondit l’Aucas.
— Vous voyez, fit Valentin en montrant le lasso du geste.
Curumilla secoua la tête d’un air mécontent.
— Le Cèdre-Rouge ! dit-il.