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Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/414

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— Je regarde.

— Remarquez-vous que la montagne, en cet endroit, est coupée à pic ?

— Oui, en effet.

— Bien ; nous sommes au bord du précipice dont nous parlait ce pauvre Nathan.

— Ah !

— Oui ; vous voyez que cet arbre mort semble pour ainsi dire soudé à la montagne comme une poutre ?

— C’est vrai, je ne l’avais pas remarqué d’abord.

— Eh bien, en descendant par ce trou, à une quinzaine de pieds tout au plus, vous en trouvez un autre qui, cette fois, perce l’écorce de l’arbre et correspond à une caverne.

— Oh ! s’écria le moine avec joie, comment avez-vous découvert cette cachette ?

Le squatter soupira.

— Il y a bien longtemps, dit-il.

— Eh mais, fit Fray Ambrosio, si vous la connaissez, vous, d’autres peuvent aussi la connaître.

— Non, répondit-il en secouant la tête ; un seul homme avec moi la connaissait, et sa découverte lui a coûté la vie.

— Voilà qui me rassure.

— Ni chasseur, ni trappeur ne viennent jamais par ici, c’est un précipice ; si nous faisions quelques pas de plus dans cette direction, nous nous trouverions suspendus au-dessus d’un abîme d’une profondeur incommensurable dont cette montagne forme une des murailles ; du reste, pour vous ôter toute crainte, je vais descendre le premier.

Le Cèdre-Rouge jeta alors au fond du creux béant