Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/455

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Cependant chacun se tenait prêt à repousser la sortie des assiégés. Les Indiens savaient que le choc serait rude.

Leur attente ne fut pas longue. Soudain ils virent bondir au milieu des flammes trois démons qui se précipitèrent sur eux à corps perdu.

Alors, dans cet étroit espace, il y eut une mêlée affreuse qui dura quelques minutes.

Don Pablo, en apercevant le Cèdre-Rouge, s’était précipité sur lui. Malgré la résistance du bandit, il s’était emparé d’Ellen et l’avait emportée dans ses bras.

Le squatter rugissait comme un tigre, assommant tous ceux qui se présentaient à ses coups. De leur côté, Sutter et Fray Ambrosio combattaient avec cette résolution et ce courage d’hommes qui savent qu’ils vont mourir.

Mais cette lutte désespérée de trois contre plusieurs centaines ne pouvait longtemps durer.

Malgré tous leurs efforts, les trois hommes furent enfin saisis avec des lassos et mis dans l’impossibilité de faire un mouvement.

— Tuez-moi, misérables ! hurlait le Cèdre-Rouge avec désespoir.

Le Blood’s Son s’avança alors vers lui, et, lui touchant l’épaule :

— Vous serez jugé par la loi de Lynch, Cèdre-Rouge, lui dit-il.

À la vue du partisan, le squatter fit un effort terrible pour briser ses liens et se précipiter sur lui ; mais il ne put y réussir et retomba en écumant de rage sur la terre qu’il mordit.

Dès que le combat fut terminé, Valentin se hâta de sortir de la grotte pour respirer un air pur.