Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/65

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— Bon, reprit le chef ; que mon frère prenne une partie de mes jeunes hommes et se mette sur la piste des Faces Pâles, moi je rendrai au guerrier blanc les devoirs qui lui sont dus.

— Puis-je ainsi abandonner un ami avant que son corps soit rendu à la terre ?

— Mon frère sait ce qu’il doit faire, seulement les Faces Pâles s’éloignent rapidement.

— Vous avez raison, chef ; je pars, mais je vous laisse vos guerriers ; mes compagnons me suffiront. Où vous retrouverai-je ?

— Au téocali du Blood’s Son.

— Bon ; mon frère y sera bientôt ?

— Dans deux jours.

— Le deuxième soleil me retrouvera avec tous mes guerriers auprès du sachem.

Stanapat inclina la tête sans répondre.

Le Cèdre-Rouge s’approcha du corps de Sandoval, se baissa, et saisissant la main froide du mort :

— Adieu, frère, lui dit-il ; pardonne-moi de ne pas assister à tes funérailles, mais un devoir important me réclame : je vais te venger. Adieu, mon vieux compagnon, repose en paix ; tes ennemis ne compteront plus désormais de longs jours ; adieu !

Après cette oraison funèbre, le squatter fit un signe à ses compagnons, salua une dernière fois Stanapat et s’éloigna au galop, suivi des autres pirates.

Lorsqu’ils eurent vu leurs alliés disparaître, les Apaches reprirent la cérémonie des funérailles, interrompue pendant la conversation de leur chef et du pirate.

Stanapat se chargea de laver le corps, de peindre le visage du mort de diverses couleurs, pendant que les autres Indiens l’entouraient en se lamentant et que