Page:Aimard - La Loi de Lynch, 1859.djvu/95

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recueillement religieux à toutes les émouvantes péripéties de cette lugubre tragédie ; lorsque les cérémonies de l’enterrement furent terminées, l’Unicorne s’approcha de lui.

— Je remercie mon frère, dit le Comanche, de nous avoir aidé à rendre les derniers devoirs à un guerrier illustre. Maintenant je suis tout à mon frère, il peut parler sans crainte, les oreilles d’un ami sont ouvertes et son cœur recueillera les paroles que soufflera sa poitrine.

— L’Unicorne est le premier guerrier de sa nation, répondit en s’inclinant le Chat-Noir, la justice et la loyauté résident en lui, un nuage a passé sur mon esprit et l’a rendu triste.

— Que mon frère s’ouvre à moi, je sais qu’il est un des plus célèbres chefs de sa nation, le Chat-Noir ne compte plus les scalps qu’il a enlevés à ses ennemis ; quelle est la raison qui le rend triste ?

Le chef apache sourit avec orgueil aux paroles de l’Unicorne.

— L’ami de mon frère, le grand chasseur pâle adopté par sa tribu, dit-il nettement, court en ce moment un danger terrible.

— Ooah ! fit le chef, serait-il vrai ? Koutonepi est la chair de mes os ; qui le touche me blesse ! Que mon frère s’explique.

Le Chat-Noir rapporta alors au Comanche la façon dont Valentin lui avait sauvé la vie, la ligue formée par les Apaches et d’autres nations du Far West contre les blancs, et la position critique dans laquelle se trouvait personnellement Valentin à cause de l’influence du Cèdre-Rouge sur les Indiens et des forces dont il disposait en ce moment.