Cèdre-Rouge les possède, je crois, tous les sept, on ne peut plus développés ; l’avarice surtout est portée chez lui à un degré immense.
— Alors ?
— Alors il est arrivé ceci : notre homme vous a dénoncé au gouvernement comme conspirateur, etc., mais il s’est bien gardé, de prime abord, de se dessaisir des preuves qu’il possédait à l’appui de sa dénonciation ; lorsque le général Ituritz, le gouverneur, lui a demandé cette preuve, Cèdre-Rouge a répondu qu’il était prêt à la donner, mais contre une somme de cent mille piastres en or.
— Ah ! fit l’hacendero en respirant ; et qu’a dit Ituritz ?
— Le général est un de vos ennemis les plus intimes, ceci est vrai ; il donnerait beaucoup pour avoir le plaisir de vous faire fusiller.
— En effet.
— Oui, mais cependant la somme lui a paru ce qu’elle est réellement, exorbitante, d’autant plus qu’il serait obligé de la sortir tout entière de sa caisse, car le gouvernement ne reconnaît pas de semblables transactions.
— Et alors, qu’est-ce que le Cèdre-Rouge a fait ?
— Il ne s’est pas tenu pour battu ; au contraire, il a dit au général qu’il lui donnait huit jours pour réfléchir, et il est tranquillement sorti du cabildo.
— Hum ! Et quel jour cette visite a-t-elle été faite par lui au général Ituritz ?
— Hier matin, ce qui fait que vous avez encore devant vous six jours pour agir.
— Six jours, c’est bien peu.
— Eh ! fit le Français avec un mouvement d’é-