Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/107

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complétaient leur déguisement en achevant de les rendre méconnaissables.

— En selle, s’écria don Miguel dès qu’il les aperçut ; l’heure se passe.

— Un mot encore, répondit Valentin.

— Dites.

— Vous avez toujours pour chapelain un certain moine, nommé Fray Ambrosio, n’est-ce pas ?

— Oui.

— Prenez garde à cet homme ; il vous trahit.

— Vous croyez ?

— J’en suis sûr.

— Bon ! Je m’en souviendrai.

— Fort bien. Maintenant en route, fit Valentin en enfonçant les éperons dans le ventre de son cheval.

Et les trois cavaliers s’élancèrent dans la nuit avec une rapidité vertigineuse.


XII.

El Meson.

Le jour où commence ce récit, le village du Paso del Norte présentait un aspect extraordinaire.

Les cloches sonnaient à toute volée : on fêtait l’anniversaire de sa fondation, trois fois séculaire.

La population del Paso, bien diminuée depuis la proclamation de l’indépendance du Mexique, se pressait dans les églises étincelantes d’or et d’argent.

Les maisons étaient parées de riches tentures, les rues jonchées de fleurs.

Vers le soir les habitants, que la chaleur insuppor-