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Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/113

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— Qu’est-ce qu’une heure en face de l’éternité ? dit le moine avec un sourire.

— Ne perdons pas plus de temps, reprit Harry ; que venez-vous nous proposer ?

Le moine jeta un regard soupçonneux autour de lui, et baissant la voix :

— Je puis, si vous le voulez, vous faire riches en quelques jours.

— De quoi s’agit-il ? fit Dick.

— Mon Dieu, reprit le moine, cette fortune que je vous offre m’est bien indifférente à moi personnellement ; si j’ai un désir ardent de me l’approprier, c’est que d’abord elle n’appartient à personne et qu’elle me permettra de soulager la misère des milliers d’individus dont le Tout-Puissant m’a confié le sort.

— C’est entendu, señor padre, répondit sérieusement Harry, ne nous appesantissons pas davantage sur ce détail ; d’après ce que vous m’avez dit il y a quelques jours, vous avez découvert un riche placer.

— Pas moi, fit vivement le moine.

— Peu importe, pourvu qu’il existe, répondit Dick.

— Pardonnez-moi, cela importe beaucoup : je ne veux pas assumer sur moi la responsabilité d’une telle découverte ; si, comme je le crois, on se met à sa recherche, elle peut entraîner la mort de plusieurs individus, et l’Église abhorre le sang.

— Très-bien, vous voulez seulement en profiter.

— Pas pour moi.

— Pour vos paroissiens, fort bien ; mais tâchons d’en finir, si cela est possible, notre temps est trop précieux pour que nous nous amusions ainsi à le perdre en vains discours.