Page:Aimard - Le Chercheur de pistes, 1860.djvu/12

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fait des hommes d’élite qui se distinguent par leur courage, leur intelligence et leur profond amour pour la liberté.

Les Apaches, qui habitaient originairement la plus grande partie du Nouveau-Mexique, ont peu à peu reculé devant la hache des pionniers, ces enfants perdus de la civilisation, et retirés dans d’immenses déserts qui couvrent le triangle formé par le rio Gila, le del Norte et le Colorado, ils font presque impunément des courses sur les frontières mexicaines, pillant, brûlant et dévastant tout ce qu’ils rencontrent sur leur passage.

Les habitants des contrées que nous avons citées plus haut, tenus en respect par ces protées insaisissables, sont dans un état de guerre continuelle contre eux, toujours prêts au combat, fortifiant leurs haciendas (fermes), et ne voyageant que les armes à la main.

El Paso del Norte peut être regardé comme l’ultima Thule de la partie civilisée du Mexique. Au delà, vers le N. et le N.-O., s’étendent les vastes plaines incultes de Chihuahua, le bolson de Mapimi et les déserts arides du rio Gila.

Ces immenses déserts, nommés Apacheria, sont encore aujourd’hui aussi inconnus qu’ils l’étaient à la fin du 18e siècle.

El Paso del Norte doit son nom à sa situation près d’un gué, ou Paso du rio del Norte. Cet établissement est le plus ancien de tous ceux du Nouveau-Mexique ; sa fondation remonte à 1585, c’est-à-dire à la fin du 16e siècle.

L’établissement actuel est épars dans une étendue de dix milles environ, le long des bords du del Norte, et compte 4,000 habitants au plus.